Le paysage autour du Port de Guiche, autrefois naturel, a été profondément modifié par l’activité humaine au fil des siècles. Des fortifications médiévales aux carrières de pierre, en passant par l’animation des ports, chaque transformation témoigne de l’évolution du village et de son lien étroit avec la Bidouze.
Le Port de Guiche en 1882. © Archives départementales des Landes (Fond Trubert)
Sur cette page
- Un paysage transformé par l’homme
- A partir de l’an 1000, un lieu fortifié
- Le port de Guiche ou port d’Arriet
- La carrière du port de Guiche
- L’habitat
Un paysage transformé par l’homme
Pendant des millénaires, jusqu’à l’an 1000, le paysage était entièrement naturel. Rappelons que ce que nous voyons aujourd’hui est un paysage transformé par l’homme.
Face au Port de Guiche, s’étend une vaste plaine (barthe) longeant la Bidouze, tandis qu’au sud, une colline boisée descendait autrefois abruptement vers la rivière. Cette colline a depuis été largement modifiée par l’activité humaine liée à l’exploitation d’une importante carrière de pierre calcaire.
Pas de digue, pas de maisons telles qu’on les voit, pas de château, pas de pont, pas de route… Par contre, il y avait du poisson en abondance, du gibier, des fruits, quelques animaux domestiques, des terres cultivées sur de petites surfaces défrichées. Une population peu nombreuse s’activait autour d’abris de fortune, utilisant quelques embarcations sommaires.
Carte postale datée du 27 septembre 1904. Cherchez les différences !
Le port principal, au nom d’Arriet, s’est installé au fond de la vallée où coule un ruisseau qui prend sa source au Bourg de Guiche (le cœur du village).
A partir de l’an 1000, un lieu fortifié
Tout change à partir de l’an 1000, avec la construction d’une première fortification en bois à l’emplacement de l’actuel château. Elle est incendiée en 1257 par les Bayonnais. D’importants conflits entre Bayonne et Guiche ont marqué la première partie du 2e millénaire.
Au cours du XIVe siècle, le château, a été reconstruit en pierre, tel que vous le voyez aujourd’hui. Forteresse défensive, il servait principalement les intérêts des seigneurs locaux.
Le Port de Guiche en 1903. © Archives départementales des Landes (Fond Salleron)
La falaise avec au-dessus l’actuel sentier de Corisande s’est formée au XIXe siècle. Avant cela, le terrain suivait une pente naturelle, visible dans une zone préservée.
Extrait du cadastre 1817 © AD64
Le cadastre de 1817 montre des parcelles, pour la plupart cultivées, ainsi que quelques habitations. Des sentiers reliaient le Port et la Bourgade, perçus comme une seule entité.
Le port de Guiche ou Port d’Arriet
Guiche comptait de nombreux ports, celui-ci étant le principal. Il a été très animé, avec une activité batelière qui a perduré jusqu’aux années 1960, incluant la pêche, le transport de marchandises, de pierres et de passagers.
Témoin du passé, la cale à gradins en pierre date de la fin du XIXe siècle. Cette rampe inclinée, constituée de pierres de taille de Bidache, permettait l’accostage, la mise à l’eau des embarcations, ainsi que le chargement et le déchargement des bateaux et l’embarquement des voyageurs. La passerelle, ajoutée récemment, facilite désormais l’accostage des bateaux.
Carte postale, le pont est installé depuis peu (autour de 1910)
Le pont métallique, ou pont de Latxague, qui enjambe la Bidouze a été installé en 2017, remplaçant un premier pont datant du début du XXe siècle. Ce premier pont métallique avait remplacé un bac, en service pendant de nombreuses années, après que le précédent pont en bois, situé plus en aval, fut démoli vers 1770.
Le pont avant sa démolition (28 juin 2017)
La Bidouze sans le pont
Ce lieu est un point de pause pour ceux qui empruntent la véloroute reliant Orthez à Bayonne, en passant par les communes de Bidache et Urt.
La carrière du Port de Guiche
Dans ce village aux nombreuses carrières, ce n’est qu’au début du XIXe siècle qu’une intense activité d’extraction de pierre calcaire démarre au Port de Guiche, jusqu’alors interdite par les ducs de Gramont. Cette exploitation, réalisée à grande échelle, a mis en danger plusieurs maisons sur le flanc de la colline, aujourd’hui disparues.
Ancienne carrière dite de Gramont ou Labarrère (autour de 1910)
À Bayonne, les allées Boufflers, les quais autour de la Mairie et les allées Marines ont englouti une grande quantité de pierre, provenant principalement des carrières de Guiche, qui étaient la principale source en volume.
L’extraction de la pierre s’est poursuivie de 1966 à 1993, avec des péniches transportant quotidiennement la pierre depuis la carrière des Arroques (aujourd’hui le lac de Guiche) jusqu’à la cimenterie des Ciments de l’Adour, au Boucau.
L’un des derniers voyages de l’une des péniches des Ciment de l’Adour
Il est difficile de quantifier le volume total, mais cette pierre, transformée en ciment, est présente dans presque toutes les maisons construites ou rénovées durant cette période, que ce soit dans le Béarn, les Landes ou le Pays Basque.
L’habitat
À partir du XVIᵉ siècle, la Bourgade abritait une population importante, principalement composée de travailleurs liés à la batellerie, au commerce et à l’artisanat. En lien avec le Port de Guiche, elle formait un ensemble distinct du Bourg de Guiche, avec un mode de vie différent.
Ce lieu, composé du Port et de la Bourgade, était un point de passage où transitaient marchandises et passagers. Les maisons abritaient à la fois les habitants, les outils, les marchandises, les récoltes et les animaux.
En bordure de rivière, les maisons étaient habitées uniquement à l’étage par une population souvent indigente, tandis que les propriétaires résidaient au Sequé (sur les coteaux) ou à la Bourgade.
Parcours de visite du Port et de la Bourgade de Guiche
Nous vous proposons ce circuit de visite dont chaque point est détaillé ci-dessous :
1 – Aire de stationnement
2 – Port de Guiche
3 – Sentier de Corisande
4 – Château de Guiche
5 – Bourgade de Guiche, la Plaçote
6 – Esplanade du trinquet (à venir)
Distance : 1600 m. Dénivelé : 35 m. Durée de la visite : 1h à 1h30.
Téléchargez ce circuit de visite du Port et de la Bourgade de Guiche au format PDF
Ce parcours a été réalisé avec le concours de l’association de Jumelage Guiche-Auchterhouse.
Pour plus d’informations, consultez également le site Tourisme 64 :